Coup de Meltem

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Encrage, La Joie de Lire, 2014
Couverture Séverin Millet
ISBN 978-2889082216

Sélection Prix Littéraire Giénnois 2014
Sélection de la ville de Cherbourg-Octeville CM2-6ème 2018
Sélection Vif d’Or 2016 Prix Littéraire Ados de la Bibliothèque Municipale de Lyon
Sélection Prix Ado-Lisant 2016 (Belgique)
Sélection Prix Littéraire Ado Hautes-Pyrénées tout en auteurs 2015-2016
Sélection Prix RTS Littérature Ados 2015 (Radio Télévision Suisse)
Dans les bonnes lectures “Romans ados” du SLPJ, 2ème semestre 2014.

Ce roman est né d’un fait divers aux USA, en 2009.
Une dépêche, quelques lignes dans le Huffington Post, une rubrique médicale.
Une dépêche troublante, qui m’a laissé perplexe.

Alors, de ce choc, j’ai tissé un livre, j’ai créé le personnage de Virgil, un adolescent de 16 ans.
Et puis, les autres…
J’ai essayé de comprendre, de creuser.
J’ai inventé. Mais pas seulement.
Je crois que j’ai puisé un peu à l’intérieur aussi.

L’HiSTOiRE :

Face à son père, Virgil ne s’est jamais vraiment senti à la hauteur. Quand vient ce fameux jour où la réalité dépasse la fiction…
“Qui aurait imaginé qu’en plongeant ce jour-là, je nagerais plus loin que le bout du bassin, jusqu’à un puits profond, rempli de questions ? Au moins, il y aura eu du bon dans la compétition. J’aurai nagé jusqu’à la source, comme les saumons. Je m’appelle Virgil, j’ai seize ans et je ne suis pas celui que je crois.”

Coup de Meltem parle de la quête des origines, des relations père-fils, de transmission, de la part de l’inné et de l’acquis, de secret. D’une manière plus symbolique, il s’interroge aussi sur le poids de l’héritage, de ce qui nous entrave parfois et dont il faut parvenir à se délester pour avancer et grandir. De ce qui nous pousse à vivre.
“Qu’est-ce qui fait qu’un père est un père ? Son désir de l’être ou quelques millilitres de sperme dans un tube de verre ? Et un fils ? Qu’est-ce qui fait qu’un fils est un fils ? Le sang, ou bien l’amour et les souvenirs qui le remplissent ?”

LE DÉBUT DU ROMAN :

2012, Massachusetts, USA

“Si je suis là devant vous, moi, Virgil, c’est qu’un jour, j’ai été le premier. Si je suis là, c’est qu’un jour, j’ai gagné la course la plus folle dans le plus fou des bassins olympiques : la course à la vie. Un seul spermatozoïde sur la ligne d’arrivée, des millions de perdants scotchés au néant. Coincés dans le rien avant même d’avoir commencé, ça doit être rageant. Je me demande souvent à quoi ressemble le bassin des perdants.
Qui sont tous ces non-nés qui sont restés coincés ? Des « j’aurais-pu-être-roi-voleur-popstar-ou-trapéziste » ? Des « de-toute-façon-j’aurais-crevé-avant-d’avoir-embrassé » ? Des « j’aurais-pu-tous-vous-tuer » ? Ou bien des « au-moins- je-n’aurai-pas-peur-de-ne-pas-être-aimé » ? Le monde ne saura jamais ce qu’il a manqué ni à quoi il a échappé.
Bon, donc si je suis là, c’est qu’une petite part de moi a été, au moins une fois, en haut du podium. Mais pour mon père, ça ne doit pas être assez, parce qu’il continue à me répéter : aujourd’hui, Virgil, pour survivre, il faut être debout devant, tu comprends ?
Être le plus rapide à traverser l’océan (de préférence sur un voilier géant), avoir les plus grosses cordes vocales, les plus beaux cheveux, le meilleur shampoing, être le plus endurant sur le ring, le plus bluffeur au poker, le premier à aller sur Jupiter. être le plus tout.

Quand mon père a compris que je ne serais jamais le plus quoi que ce soit à l’école, il a cherché un autre tableau d’honneur où m’accrocher. J’avais quelques aptitudes aquatiques, alors il a décrété que je ferais de la natation. Chaque semaine, il m’entraîne, les yeux cloués à son chronomètre. J’ai parfois l’impression que ma vie tient dans son poing et qu’il l’a suspendue à son cou. Pourtant malgré mes efforts, quelque chose refuse de se déplier chez moi. Je suis un pas assez. Peut-être qu’on peut naître et rester malgré tout dans le bassin des perdants ?
Mardi j’aurai seize ans, mon père espère que l’an prochain, je nagerai le cent mètres papillon en moins d’une minute. Mais je crois que le plus épuisant, c’est d’être fils unique. On a beau être le seul, c’est parfois difficile d’être le premier.

Ma mère, elle, c’est différent. Elle a peur pour moi tout le temps. Alors, pour la rassurer, je me sens aussi obligé d’essayer de nager devant comme le meilleur spermatozoïde. Pour lui montrer que je suis bien vivant, puisque pour elle, c’est suffisant.
Si j’avais un frère, il occuperait mes parents de temps en temps. Mon père lâcherait son chronomètre et ses illusions, ma mère regarderait ailleurs, elle aurait peur pour un autre, et ça me ferait des vacances.

Les gagnants, les perdants, c’est ce qu’on se raconte pour se rassurer. Des cases bien calibrées pour y faire rentrer la vie au chausse-pied. On peut gagner en arrivant dernier. Ou perdre en arrivant premier.
Imaginez la piscine de Keyhole, ses vingt-cinq mètres, son odeur chimique, son bleu acier. On est huit au départ, bonnets enfoncés, slips de bain serrés, pince-nez, tous alignés. Au bord du bassin, mon père et son regard de sniper, celui qui me crie « tu dois tous les avaler ! » J’essaie de ne pas y penser. Parce qu’un peu plus loin, sur le banc, il y a Lilia qui est là. Avec ses cheveux de fauve et son rire aux éclats. Lilia, c’est déjà presque une chanson. D’habitude, elle m’ignore, mais aujourd’hui, elle me voit. Elle m’adresse un de ses sourires à faire danser la moelle, ça y est : je suis.
Pour la première fois, mes jambes sont assez longues pour toucher le sol et me propulser, je me dis : Ok, Virgil, t’es devant, c’est ton moment, t’es le premier, tu vas tous les avaler. Pour la première fois, il n’y a plus de trop grand, trop dur, trop loin, puisque Lilia me voit. Au coup de sifflet, je crève la surface – libre, je suis libre –, le bassin n’est plus fermé, il ouvre vers l’horizon, d’ailleurs je vais le toucher. Oui, regarde-moi, Lilia, regarde-moi! Mon corps est d’accord, ma tête ordonne, mes bras et mes jambes suivent, ils jouent la même partition, l’eau n’est plus une prison. Je suis devant, je file, je suis le vent. Ma main touche l’extrémité de la piscine, on crie mon nom, enfin.
— Pas mal, man ! me lance Jehro depuis la ligne 6.
Je traverse les couloirs de nage jusqu’au bord du bassin, ma main attrape l’échelle, me hisse. Et puis la douleur me fend en deux. Elle éclate contre mes os, mes muscles, rebondit dans mes veines, déchire ma poitrine. J’essaie de respirer, mais le poignard reste planté, je glisse. Le choc, os contre métal. Le flou. La tasse.
Le rien.”

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Meltem, définition : Vent du nord violent, qui souffle de mai à octobre sur la Méditerranée orientale.

Alors, quel rapport avec le meltem, tout ça, me direz-vous ?
je vous laisse le découvrir…

Pour ceux qui veulent vraiment approfondir le sujet (après avoir lu le roman),
le portail romand de l’éducation aux médias a fait un travail d’accompagnement pédagogique remarquable sur Coup de Meltem, que vous pouvez découvrir ici.

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Ici, le clip du cycle d’orientation de la Broye – Estavayer-le-Lac.
Dans le cadre du prix RTS (Radio Télévision Suisse), une classe de lycéens s’est vue remettre mon roman “Coup de Meltem”. Elle a dû le lire et en tirer un scénario de 3 minutes, une sorte de bande annonce du film qu’on pourrait faire du livre. Ce scénario a été mis en images avec l’aide d’une équipe RTS.

Et là, vous pourrez découvrir le passionnant making off de ce clip.

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“Un style vif et abrupt” … “une écriture saisissante”.
La chronique de Lirado… et l’interview de Lirado

“Un roman remarquable d’intelligence, empli de délicatesse et de sensibilité, efficace et porteur d’espoir.”
A Lire au Pays des Merveilles

“Un récit très rythmé construit comme un thriller.”
Le Télégramme

“Un remarquable roman pour adolescents.”
Le Républicain Lorrain

“Un roman fort sur un thème d’actualité traité avec délicatesse.”
Livresse

“Un beau roman, juste, droit, bien écrit, dont la tendresse et la sensibilité alliées à un certain art du suspens tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la fin.”
L’école des parents

“Un texte intelligent, qui jamais ne juge ou ne sermonne…”
Clarabel

La chronique de Yabook, mais aussi une interview de bibi sur le roman

“Bouleversante histoire ancrée dans la réalité américaine.”
Notes Bibliographiques

“Un roman qui aborde des questions actuelles du point de vue d’ados concernés. Une bonne introduction à ces débats de société.”
La Liberté (Suisse)

“Un coup de coeur pour Coup de meltem !”
Le post sur Heidi Blog

“J’ai été particulièrement touchée par ce dernier roman qui aborde un thème qui est au coeur de l’actualité, un thème qui suscite des interrogations, des critiques.”
L’avis de Hélène Leroy, professeur documentaliste.

L’article de La revue des livres pour enfants

“Une écriture sensible, point de misérabilisme… un roman qui se lit comme un bon policier.”
Libbylit

“Sigrid Baffert excelle dans la métaphore pour soulever des questions intéressantes sur la PMA et la filiation. Un roman efficace, sensible et porteur d’espoir.”
Ricochet

La chronique de La bibliothèque de Glow

Le clip du 8ème prix littéraire ados “Hautes-Pyrénées, tout en auteurs” :