Le grand incendie

Après L’ombre du corbeau, retrouvez Lil’ et le géant Fix Clock
pour une nouvelle aventure sur l’Île aux Grandes Hélices.
Encore une fois, ce fut pour moi le plaisir de partager à nouveau
cet univers du Far West sous le pinceau de Phicil et les couleurs de Drac, pleins de chair, d’ombres et d’humour…

 

Moi je lis n°292, Milan presse
texte Sigrid Baffert, illustrations Phicil, couleurs de Drac

Le début :

D’abord, il y a les cris.
– Au feu, au feu ! lance quelqu’un au-dehors.
– Oh, misère ! souffle Pepper, l’épicier.
P’pa lâche sa monnaie, on se précipite hors de la boutique, les gens affolés envahissent la grande rue.
– Là-bas, la scierie ! Elle brûle !
Un nuage poivre s’étire vers le ciel en bordure de la ville, on court tous aux chariots. La foule roule comme une coulée de boue jusqu’au brasier. À notre arrivée, le bâtiment est déjà mangé par les flammes tournoyant comme un mur de vent rouge, le bois s’est consumé si vite, les poutres craquent, le fer se tord, braises et cendres qui volent.
— Je vais essayer par la gauche !
Je reconnais la voix de mon ami le géant Fix Clock. Il s’enveloppe dans une couverture mouillée et bondit au milieu des flammes.
Alors vient la peur.
P’pa me happe en arrière :
– Nooon, Lil’ ! Reste là !
Désordre et des ordres :
– À la citerne !
On s’organise. La chaîne humaine, les seaux, la sueur. Mais autant essayer d’éteindre le soleil. On tousse, on suffoque, j’entends des sanglots. C’est Doug, le charpentier-menuisier. Sa scierie, c’est toute sa vie.
– Quelle catastrophe… toutes les commandes qui devaient être livrées…
Enfin, une ombre émerge de la fumée :
– Fix ! je crie. Ça va ?
image de Phicil et DracIl crache ses poumons dans le torchon humide qui lui protège le visage. Sa barbe a fondu à moitié, son oreille droite est blessée.

Il bredouille :
– ‘Rien pu faire, désolé, Doug.
Les dernières poutres s’effondrent. Doug se tient la tête.
– Je ne comprends pas… je me suis absenté sur un chantier, et quand je suis revenu, le hangar était en flammes !
Deux heures plus tard, il ne reste plus qu’un immense fatras noir et fumant. Avec quelques-uns, on cherche ce qui peut être encore sauvé du désastre parmi les débris.
– Avec ce froid ça sent l’incendie criminel, dit Fix Clock.

(à suivre…)