Les Poéticiens de Neuilly-Plaisance

Parce que la poésie est essentielle, essence du lien, j’ai eu la joie d’accompagner les élèves de 6ème B de Jean Moulin en cette année si bousculée. Cet atelier était instillé par le SLPJ, autour de l’égalité filles-garçons. Étrange parcours artistique, où, à défaut de pouvoir sortir à la rencontre de l’Art, nous l’avons convoqué, à notre mesure, entre les murs de la classe.

Les visages étaient masqués, mais les yeux étaient grands ouverts, attentifs aux émotions, aux corps, aux mots entre ils et elles. Certains de ces textes sont nés sur le terreau de la Danse sur la montagne et la Danse de la joie de Pina Bausch, filmées par Wim Wenders, ou sur la chorégraphie du Petit bal perdu de Philippe Decouflé, chanté par Bourvil.

D’autres textes sont nés dans de petits carnets personnels, entre les séances, mots-papillons glanés par les élèves au fil des semaines marquées par une situation inédite. Les élèves ont cueilli des mots qui les touchaient, des mots pour exprimer leurs doutes, mais aussi leur joie d’être vivants. Mots en liberté, parfois transformés en courts poèmes ou haïkus, parfois, juste pour le seul plaisir de la musique… Corps et mots dansés, corps endormis, corps et mots mimés, corps écrivants. Car filles ou garçons, ils ont été là, debout, avec leur force de vie créative et leur désir de partager.

Merci à ces jeunes poètes, à l’enseignante Élodie Moignard et la documentaliste Flore Raphoz-Deltheil d‘avoir cheminé avec moi.
Merci au SLPJ de faire naître et d’accompagner de tels projets. L’Art au collège n’a jamais été si essentiel en cette année particulière : il est un espace privilégié pour questionner le monde, un lieu où les élèves peuvent exprimer leurs émotions et faire grandir leurs idées.