Ève et la pomme de Newton

Seuil, 2006
Couverture Gabriella Giandelli
ISBN 2-020858258

L’histoire :
Suite à une allergie médicamenteuse, Ève a vu son organisme se dérégler en quelques mois et prendre beaucoup de poids. La jeune fille se rend dans un centre de cure thermale accompagnée de sa mère. Séances de massage, douches à jets, repas allégés, le quotidien des curistes est un véritable parcours du combattant. Malgré ce corps qui l’emprisonne, Ève retrouve sa légèreté auprès de Luc, l’étrange ” croqueur “, et de Romain, qui lui fait découvrir l’apesanteur…


Ève et la pomme de Newton dans la Chronique À vous de lire de Michèle Caron sur France Bleu Isère, 2003

Le commentaire de Sophie Pilaire, pour Ricochet :
“En note finale, l’auteur écrit : « Plus que jamais, j’aurais aimé que ce livre soit sonore ». Certes, le père d’Ève est violoncelliste, le texte est parsemé d’extraits de chansons, mais la remarque vaut surtout pour Romain, aveugle. Il s’est constitué un monde fait de touchers et de sons, comme le montre une étonnante banque de données sur ordinateur rassemblant les sons de ses souvenirs importants (« […] 18/05/1993 tintement d’un carillon dans le vent, 14/11/1993 11 h 12 rire de Thimotée sur une balançoire […] », p. 105). Outre les sons sont au cœur du roman le ciel et les étoiles, synonymes d’évasion d’une Terre aux servitudes corporelles exigeantes. Mais Ève s’inquiète finalement peu de son poids : elle est une adolescente qui se cherche, prête à découvrir l’amour, et le séjour ne la transformera pas que physiquement. Le narrateur omniscient exploite finement la psychologie des trois personnages principaux – Ève, Romain et Luc – qui cachent tous une fêlure sans se l’exprimer ouvertement, et ne néglige pas les autres, parents d’Ève, touristes de la station… Chacun semble trouver un refuge à Dunéville, où le temps est comme suspendu et lié aux événements naturels (l’éclipse, tout un symbole…). L’écriture de Sigrid Baffert, faite de sensibilité toujours un peu grave, convient à merveille à cette chronique douce-amère.”