800 voix pour 800 ans

Ce que j’aime, dans mon métier, c’est la diversité de ses chantiers créatifs.
La dernière aventure d’écriture m’a menée une fois encore sur des chemins inédits.
Ceux qui me connaissent le savent : j’aime les premières fois.
J’aime expérimenter et frayer sur des routes neuves, ou plutôt : j’aime apprendre. Encore, toujours.
La création a cette force inextinguible ; on peut fort heureusement continuer à frayer sur ses routes en plein confinement.

Cette fois-ci, l’aventure est venue d’un comédien, Stéphane Piasentin (voir aussi le projet Les Falopes), et d’un musicien-compositeur, Xavier Denis, deux artistes picards. Car Amiens fête cette année les 800 ans d’une grande et vieille dame, sa cathédrale. Et cette aïeule de pierre a de la chance ; contrairement à sa cousine parisienne, elle n’a pas brûlé, elle a même résisté aux guerres et aux incendies de la Révolution. Bref, elle est entière sur ses murs, on peut même deviner encore quelques vestiges de ses peintures, puisque l’on sait aujourd’hui combien les murs des cathédrales étaient colorés autrefois.

Or, donc, à l’occasion de cet anniversaire, Xavier Denis et un comparse musicien, Yann Wimart, ont composé une douzaine de chansons pour choeurs d’enfants et orchestre, nous faisant voyager sous les jupons de la cathédrale, entre la construction, l’histoire picarde, la waide et les légendes locales. Ce qui a débuté dans une école a bientôt concerné plus d’un millier d’enfants… le projet a fait boule de neige.

© Xavier DENIS 2020 – extrait de “Gargouilles et chimères”.

Pour relier ces 12 chansons, ne manquait plus qu’un fil rouge, porté par un comédien (Stéphane Piasentin).
Et c’est là où j’interviens.

J’ai donc écrit un texte, ou plutôt douze textes articulés autour des chansons.
Et comme je ne savais où donner de la tête, j’ai opté pour un narrateur céphalophore.

Le spectacle aurait dû se tenir le 20 juin 2020 sur le parvis de la cathédrale, mais diantre, en ces temps de confinement, on imagine mal mille enfants et deux cents musiciens sur le parvis, face à une foule en délire… La peste soit de la contagion (mais fort heureusement, la joie de la musique est aussi contagieuse).

Le futur nous dira quand et dans quelles conditions le spectacle pourra avoir lieu (les festivités s’étalent sur l’année). Quoi qu’il en soit, j’ai été ravie d’être embarquée dans l’aventure ! Un grand merci à Stéphane et Xavier…