Coulisses

© Image Jean-Michel Payet

La magnifique empreinte aquarellée d’une aventure littéraire, ou comment les personnages voyagent en coulisses par la poste après s’être incarnés en chair et en mots dans un roman. Un roman qui parle de grands espaces, d’Ouest sauvage, de fratrie, de vengeance, de pierres et de sang, de géant et de Veuve, de scie, de manque, de disparus, d’Affreux-Innommable, de mine d’or, de Winchester, d’harmonie, de raccourci, de résilience…
Il y a quelque temps, je vous avais touché deux mots de ce texte à quatre mains avec mon ami Jean-Michel Payet. Il paraîtra à l’école des loisirs en 2024, pour les grands ados. Et on vous en recausera.

Tandem

0ctobre 2020, entre deux confinements, je retrouve mon ami Jean-Michel Payet.
Il fait frisquet et la plupart des salons de thé sont fermés because Covid, on s’est repliés dans une boulangerie qui offre quelques tables.
— Ça manque d’air cette affaire.
— Besoin de grands espaces.
— De liberté.
— Envie d’immensité.
— Envie de chevaux et de colts.
— Ouaip, un truc âpre.
— Un truc qui râpe.
— Et si on écrivait un western ?
— Chiche.
La phrase est tombée derrière nos masques, ôtés juste le temps de gober une cuillerée de Paris-brest.

Quelques jours plus tard, je reçois par la poste une enveloppe aquarellée au contenu mystérieux. Une joie électrique.

© Image Jean-Michel Payet

Des fragments de mots découpés dans de vieux livres, qui chatouillent aussitôt mon imaginaire.
J’écris tout de go un premier chapitre. Le roman à quatre mains est lancé.
Très vite, le tricot s’emballe.
Avec Jean-Michel, la confiance est totale. C’est qu’on a déjà sacrément baroudé ensemble, avec l’aventure blue Cerises, Talam, Dans la tête de Monsieur Adam. Mais cette fois-ci, on pousse l’affaire plus loin. Beaucoup plus loin. Pas d’alternance de chapitre, non, les écritures se mêlent, se croisent, se tissent, parfois au beau milieu d’un paragraphe. On écrit dans les pas de l’autre, les souffles vont à l’amble. On malaxe la même glaise avec délice, les personnages sont des golems que l’on anime ensemble.
Chacun attend les mots de l’autre avec une gourmandise de môme. On se surprend, on s’étonne, on jubile. Le doux privilège d’être aux premières loges de la création, acteur-spectateur tout à la fois.

On vous reparlera bientôt de ce projet-là…

© Image Jean-Michel Payet

Nouvelle parution

Un nouveau roman illustré en librairie ce jour aux éditions MeMo, dans la collection Polynie dirigée par Chloé Mary : La Chose du MéHéHéHéHé.
Un clair-obscur océanique sublimé par les pinceaux de Jeanne Macaigne.

C’est inspirée par le travail de Jeanne Macaigne – en particulier son album “Les coiffeurs des étoiles”- et par un lieu fort insolite au coeur de l’océan Pacifique que j’ai écrit cette histoire, entre fable humoristique et conte aquatique.

Plus de détails sur la Chose.

L’article TTT de Michel Abescat dans Télérama.

Je vous invite à faire aussi un tour sur le site de MeMo, pour y découvrir d’autres images ainsi qu’un entretien avec Jeanne Macaigne.

Et puisqu’on parle d’entretien, voici un “Flati-flutis dans le MéHéHéHé”, un échange autour du roman réalisé avec Chloé Mary pour les Nouvelles de Polynies, On est bien peu de Chose et Ce qui fait la noblesse d’une Chose.

Ce texte sera le douzième et dernier titre des Polynies, qui stoppent leur envolée littéraire, alors, dès l’automne j’invite les lecteurs à découvrir ou redécouvrir cette collection si atypique.

Un immense merci à Chloé Mary pour son approche unique de la création et de la littérature, et pour nous avoir ouvert un si magnifique trou dans la glace…